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La grande décision... on en prend combien dans une vie !


Je tire un trait sur tout cela...


LVII La grande décision

Je tire un trait sur tout cela. Je le répète une bonne cinquantaine de fois, devant le miroir de cette salle de bains. Du Souchon me vient, me permet de stopper ce tantra. « D’vant l’miroir d’une salle de bains… » Toto a largement dépassé trente ans…
Je tire un trait sur tout cela. Ça se passe sûrement toujours ainsi dans un village quand une femme superbe débarque avec le besoin de tromper son compagnon. Forcément elle remarque l’homme dont le couple agonise, surtout si pour raisons "professionnelles" il passe chaque jour. Même s’il ne peut, physiquement, compter que sur ses « magnifiques yeux bleus verts », ce qui s’avérerait bien insignifiant en d’autres circonstances. Bien sûr, durant quelques jours, c’est la certitude du grand Amour, l’idéalisation, la cristallisation chère à Stendhal.
Quant à l’Amina… aujourd’hui encore je pense que l’explication la plus cohérente m’est venue ce jour-là… Certes, elle s’était déjà régulièrement invitée dans ma tête mais là, face au besoin de clarifier ma vie, je l’énonçais.

Quand elle est repartie à Addis-Abeba en septembre 2009, ce fut pour moi également la meilleure des solutions possibles ! Ne pouvant la combattre, j’avais accepté son interdiction de vivre avec un non musulman.
Si elle restait en France, c’était pour y vivre dans "leur chalet" où je me rendrais régulièrement… puisqu’elle en était certaine dès avril : elle avait totalement raté le concours d’instit.
Et même pour un tel plaisir sexuel, sensuel, j’en avais marre de "leur chalet."
J’avais intériorisé, accepté son raisonnement, son blocage : on ne peut pas vivre ensemble. J’espaçais le plus possible mes visites, certes à cause de ces kilomètres mais également en espérant qu’un manque terrible de moi la déciderait à franchir le pas. Ce ne fut jamais suffisant…
Donc, ce manque de moi, j’ai cru qu’il pourrait survenir dans un programme qui finalement me convenait : j’y vais pour mon fils et je travaillerai à fond les cours, il accepte de me payer la formation approfondie, et je reviendrai en décembre pour passer les fêtes avec toi et en avril également, pour l’examen mais également quelques semaines pour toi. Oui, nous coucherions dans le même lit sûrement autant de jours que si elle vivait en France. Et tout est possible : je peux lui manquer au point qu’elle accepte de s’installer ici, qu’elle revienne en décembre en me déclarant ne plus pouvoir vivre sans moi…
Mais ce ne fut pas le cas ! Donc dès janvier 2010 notre séparation me semblait inéluctable, au plus tard en septembre, après des vacances de plaisir… les vacances de la dernière chance... j’ai ainsi programmé pour son retour d’avril un déplacement d’une semaine chez ma mère… durant les jours où elle devrait « réviser à fond. » Elle garderait la maison, s’occuperait des bêtes… avec son "sens de la famille", elle approuva…
Puis il y eut son « si tu savais ce que j’ai fait, tu ne serais pas ainsi. » Depuis son arrivée à la gare de Cahors, l’Amour était de nouveau totalement là, une osmose d’apparence totale, ayant évacué nos échanges par mails parfois froids et "bizarres." Ces « choses désagréables » qu’elle devait me raconter... elle les avoua, elle prétendit les avouer, en commençant ainsi dans la salle de bains, je sais maintenant qu’il s’agissait du "service minimum" pour placer des préservatifs entre nous car elle n’en avait pas exigés du monsieur « on s’est laissé submerger un soir mais je n’y suis pas retournée. » C’était un ami, simplement un ami, celui qu’elle avait rencontré en décembre 2009 à l’aéroport du Caire…
Ce 14 avril 2010, c’était également trois jours avant ma remontée dans le nord, sûrement la dernière occasion de revoir ma mère… et j’ai eu envie de cette femme ayant tressé ses cheveux "à l’africaine", comme je les préfère, cette beauté au sourire envoûtant, même avec préservatifs. J’avais une envie sexuelle d’elle. J’ai retenu ma colère, je l’ai baisée, je me suis contenté de son explication. Je pouvais pardonner un « submergée un soir. » Elle m’a avoué le maximum du pardonnable.
Ensuite, elle a su m’embobiner avec ses mails d’Amour, ses belles promesses, et même ses stripteases devant webcam, sa masturbation, quand elle y est retournée un mois "comme prévu". Tant de photos depuis si souvent au centre de nos disputes. « Que Djibouti découvre ce que tu fais en France, comment tu gagnes ton argent, ce que tu es… »
Elle a souhaité que l’on vive ensemble et j’ai accepté de ne plus acheter de cochon, simplement finir celui dans le congélateur. L’alcool, nous n’en avions pas parlé… car selon certains musulmans on peut en boire, bien qu’elle considère cela "haram" mais ce n’était pas le plus important. Elle m’a donné son anus, endroit totalement "haram" mais elle voulait me montrer que ce n’était pas que des mots le « je suis totalement à toi pour la vie, je m’engage avec toi pour la vie, je sais que tu es mon Amour, que notre Amour est la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma vie, que je ne vais plus gâcher ma vie… » Tout n’était que des mots, une sincérité de l’instant qui serait vite balayée. Oui, elle allait atteindre les trente-cinq ans, l’âge de la mort de son père, décédé en Éthiopie où militaire il s’était enfui avec sa famille durant leur guerre, en Éthiopie où elle avait brisé son couple d’avec son mari en prenant un amant, en Éthiopie où elle m’avait trahi.

Je tire un trait sur tout cela. Je le répète de nouveau. Si j’étais parti en Éthiopie comme elle me le demanda en 2009, j’y serais mort. Cette certitude est en moi.

Je relis des mails. J’y vois désormais ce que j’occultais alors, ses références à Dieu… 

14 juin 2010 à 11 heures 24

Subject: yi oulï

Yi oulï,

Voilà un mot que je n’avais jamais employé pour personne d’autre car il ne s’est imposé que pour toi.
Yi oulï, mot crié par une mère quand elle perd son enfant, mot exprimant le plus sacré d’attachement. Yi oulï, expression que j’ai l’impression avoir été créée pour toi, pour exprimer ce que j’éprouve pour toi.

Amour, j’ai envie que nous vivions notre Amour dans la plus grande communion, je voudrais que nous vivions la plus sacrée des unions, je voudrais que nous nous aimions toute notre vie, bénis de Dieu.
Je n’ai pas peur du ridicule avec toi, je n’ai pas peur de te dire que je t’Aime tellement que je te veux le Bien, le Bien d’une vie bénie, d’une vie d’Amour, d’une vie avec Dieu, d’une vie de bien, dans la vertu, dans le bonheur.

Yi oulï, je sais, j’ai fait beaucoup de mal, je me suis lamentablement trompée sur la force de notre Amour, mais l’Amour a su s’imposer. Cet Amour que je crois en lien avec Allah.

Amour, je rêve qu’un jour nous prions tous les deux ensemble, toi et moi, unis dans nos prières, unis dans la vertu, unis dans l’Amour.

Je sais, je n’ai pas été vertueuse, mais Amour, tu le sais, je le suis au fond. Je tremble en t’écrivant ça. De froid ? J’ai un pull... peut-être ; mais c’est l’intérieur qui tremble. Le ventre qui tremble, le cœur qui tremble. Je n’ai pas été vertueuse, je ne suis pas restée sur ma voie. Je me déteste et j’aurais compris que tu me détestes.
Mais j’ai compris que tu m’Aimes.

Yi oulï, je retrouve mon idéal de vertu, mon idéal de grand Amour, mon idéal de vérité, je le retrouve grâce à toi. Ce matin, j’ai pensé que tu es un homme pur. Amour, je serai aussi pure, belle et pure, magnifique dans notre Amour. Je porterai haut l’étendard de notre Amour, je le défendrai et je ferai tout pour le vivre à fond, le vivre dans la vérité, le vivre dans l’Amour.

Amour, aie confiance en moi. Je me retrouve, enfin. J’ai le sourire en pensant qu’enfin je serai Amina, Amina que mon père aimait. Amina, l’idéaliste.
L’idéal, Amour. J’en étais malade de devoir l’abandonner. L’idéal de l’Amour.

Amour, nous sommes aimés d’Allah. Ne ricane pas, ça me ferait mal. Allah est là et nous aime. Allah m’a aidé à réaliser que ce n’était pas Amina à Addis, Allah a permis que je puisse être avec toi. Allah est là. Amour, en retrouvant notre Amour, j’ai envie de retrouver ma foi, de partager ma foi avec toi. J’ai envie de faire mes prières, de les faire avec toi. J’ai envie de comprendre ma religion, de la partager avec toi. Amour, je t’Aime. J’ai envie de t’apprendre ma langue. J’ai envie de te faire connaître mon pays. J’ai envie de te présenter ma famille. Amour, j’ai envie d’aimer ta maman, de m’entendre avec ta sœur. J’ai envie que tu partages avec moi Sénèque, j’ai envie de te rejoindre dans ta vie, dans tes rêves.

Amour, faire un véritable mariage, être dans une véritable union. Toi et moi, Amour. Toi et moi, pour la vie. Ici et dans l’au-delà. Non, je n’aurais pas d’autres amours après ta mort. Comment vivre des amours artificiels après avoir connu l’Amour Absolu ?
Amour, véritablement Amour Absolu.
Je t’Aime Amour.
Yi Oulï, pour la vie, toujours, avec la bénédiction d’Allah.

Je t’Aime Amour, tu viens, je t’attends.

Ta Femme.

[...Maintenant, je te déteste Amina. Tu es le mensonge, l’hypocrisie, la mesquinerie. Ta vertu n’est qu’un maquillage. Cette lettre pue le simulacre, comme celle de la demande en mariage à ton amimour... Elle te permettait de recouvrir d’un vide lyrisme tes trahisons, ton incapacité à exprimer la réalité de ton cœur. Tu as triché et tu t’es prise les pieds dans tes tentatives de récupérer ces mensonges en avouant le minimum pardonnable. Pour essayer de berner Carlo, Bertrand, Philippe comme moi, tu as utilisé la même technique : croyez-moi car je suis musulmane mais nous t’avons observée et tu n’es qu’une tricheuse. Tu triches avec ta vie, donc tu triches avec l’amour. Nous avons tous traversé des périodes de plus ou moins petits mensonges mais la différence entre toi et moi, c’est que jamais je ne me suis prévalu de vouloir montrer la grande voie divine... Deux choix seulement restaient à une femme digne n’ayant pu éviter "la nuit"  en septembre 2009 : déposer plainte pour viol contre l’homme toujours officiellement son mari ou me quitter ; elle a choisi le mensonge. Ce jour-là, elle s’est enduite d’une indélébile peinture.]

Le 23 juin à 4 heures 55

Amour,
Amour. Voilà, tu sais tout. Je n’ai pas envie de me justifier, c’est injustifiable. Voilà.
Je t’Aime. Crois en moi. Même si c’est difficile, même si tu n’y crois plus, parce que notre Amour est là, parce que notre lien est magique, parce que je suis au fond celle que tu as Aimé, celle en qui tu as cru, parce que notre bonheur est possible.
Mon Amour, ne me rejette pas, prends ma main, je serai digne de toi. Mon Amour, toi et moi pour la vie. Je t’Aime tant mon Amour. Oui je t’Aime mieux, je t’Aime sans parasite, je t’Aime d’un Amour Absolu maintenant. Comme en 2008. Cet Amour Absolu que je me suis acharnée à détruire en moi. Il est là, de nouveau, plus magique car pur de tout parasite. Je t’ai dit que je retrouve ma dignité, c’est vrai.
J’ai l’impression de retrouver celle que ce connard de P. a souillée. Je ne suis pas sortie indemne de cette histoire, je me retrouve maintenant.
Tu es ma lumière maintenant, mon soleil. Je t’Aime Amour.
Tu sais tout maintenant. Si tu veux, construisons l’avenir. Je suis belle Amour, belle de l’intérieur. C’est vrai. Crois en cette beauté mon Amour, crois en moi.
Nous serons heureux mon Amour. Nous serons magnifiques. Nous vivrons dans notre rêve.
Amour, regarde avec moi notre rêve, regarde avec moi l’avenir. Crois en moi, Amour. Crois en nous.
Amour, ma vie, mon âme, ma plus belle part de moi, je te donne ma vie. Je t’Aime yi oulï, je t’Aime. Souris-moi Amour, et engageons-nous dans le bonheur.
Amour, je te donne ma vie. Je suis à toi, pour la vie. Je peux faire ce sermon parce que je te fais confiance.
À l’image de ce jour qui se lève sur une nouvelle journée après cette nuit de pleurs, je voudrais que notre Amour se lève sur un avenir radieux après cette année de malheur et ce passé de malheur. Oui ce passé. Tout mon passé.
Je fais la paix avec mon père, je suis prête à être heureuse avec un autre homme. T’aimer n’est pas le trahir, je sais. Amour, pardon pour mon manque de confiance. Pardon pour ma lâcheté, pardon mon AMour.
Yinti, ma vie, mon tout. Nous serons heureux ensemble si tu me pardonnes. Je serai ta Femme, ton Amour, ton tout. J’emploierai ma vie à t’Aimer, à te rendre heureux, à te rendre fier de moi. Mon Amour, notre enfant à nous témoignera de notre Amour.
Je t’Aime mon Amour. Ne me quitte pas, donne-moi une chance, la chance de pouvoir être moi enfin. La chance de pouvoir vivre l’Amour Absolu. La chance de vivre dignement et sereinement. La chance de vieillir avec toi. La chance d’être heureuse avec toi.
Je t’Aime mon Amour.
Ton Amour

Cette nuit-là, elle avait finalement avoué l’autre, "le mari" avant l’étalon italien, quasiment dès son arrivée à Addis en septembre 2009, sans qu’elle ait voulu se chercher l’excuse de son évanouissement après son intoxication au monoxyde de carbone.

Relecture bien différente des précédentes : cette femme ne m’est vraiment plus rien. Oui, nous avions presque trouvé le point d’équilibre avec mon accord de prétendre à sa famille être musulman mais sa mère a souhaité un mariage "traditionnel", ma signature de papiers de conversion pour les envoyer à Djibouti où ils nous marieraient, nous marieraient s’entend religieusement, notre présence n’étant même pas indispensable…

Dans "Le roman de la révolution numérique"



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